Sollecitata dalle materie elementari dell’aria, dell’acqua, della terra e del fuoco, nelle quali Gaston Bachelard (1884-1962) ha ritenuto di individuare i principi della creazione artistica, Lisa Beneventi propone nelle sue opere pittoriche le «rêveries» (fantasticherie sognanti, ma che si esercitano nella veglia) alle quali la sua immaginazione e le sue mani sono state indotte dai movimenti, dalle forme e dai colori di ciascuna delle predette sostanze primordiali o dalla loro associazione.

In concreto, è per mezzo di un procedimento gestuale che Lisa Beneventi realizza le proprie «fantasticherie sognanti». In primo luogo essa crea i suoi colori lavorando materie diverse (smalti, pigmenti in polvere, acrilico, ecc.);  quindi, essa li stende e li modella sulla tela mediante movimenti diversi delle mani, sforzandosi di adattare i suoi colori e le forme che essa ha immaginato a quelle interne alla materia elementare privilegiata dalla sua fantasticheria sognante, operando sovente combinazioni tra le diverse materie.

È soprattutto una combinazione delle materie aerea e terrestre che i quadri di Lisa mettono in scena. Lo si può constatare tanto nelle Sinfonie quanto nelle tele nelle quali il fuoco e l’acqua sono gli elementi primordiali. A titolo d’esempio, consideriamo alcune di queste opere. La dinamica ascensionale dell’aria è particolarmente evidente in Sinfonia in bianco e nero, in Sinfonia in rosa e in Sinfonia verde nelle quali la direzione delle linee e delle parabole irregolari dei colori, in particolare il bianco e il nero, il rosa e il verde, associano l’idea di un movimento verticale, che evoca l’esperienza di una elevazione e di una sublimazione, all’idea rovesciata della discesa e della caduta.

Il fuoco è l’elemento primordiale dominante nei quadretti Rouge (Rosso) e Feu (Fuoco) e nelle tele Le feu du dedans (Il fuoco dal di dentro) e Atmosphères alchimiques (Atmosfere alchemiche). Nei primi, le dinamiche del fuoco aiutano l’artista a immaginare ora il folgorante emergere d’un astro dall’oscurità dell’universo, ora lo scoppiettante crepitio delle fiamme di un incendio in espansione in ogni direzione. Nelle tele, il fuoco è scelto per esprimere sia il magma che brucia in profondità nella materia terrestre, ma anche il carattere folgorante dell’immaginazione creatrice di «fantasticherie sognanti», sia l’idea di Bachelard che l’artista è un alchimista e, in particolare, il pittore, un alchimista del colore, della luce, della materia tramutata in luce e colore, ma soprattutto un alchimista che, creando, realizza «fantasticherie sognanti».

Infine, nella tela Jaillissement (Zampillio) Lisa Beneventi ha voluto dare visibilità alle diverse dinamiche dell’acqua proponendo l’immagine di un fenomeno estremamente semplice e comune, quello dello zampillio dell’acqua, nel quale, ai piccoli getti proiettati verso il cielo fa seguito la loro subitanea ricaduta in gocce nell’elemento acqueo dal quale lo zampillio ha trovato la sua origine.

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Sollicitée par les matières élémentaires de l’air, de l’eau, de la terre et du feu, dans lesquelles Gaston Bachelard a cru découvrir les principes de la création de l’art, Lisa Beneventi propose dans ses œuvres picturales les rêveries auxquelles son imagination et ses mains ont été induites par les mouvements, les formes et les couleurs de chacune des substances primordiales ou de leur association.
C’est en effet par une démarche gestuelle que Lisa Beneventi réalise ses propres rêveries. Avant tout, elle crée ses couleurs en travaillant des matières différentes (vernis, pigments en poudre, acrylique, etc.) ; ensuite, elle les étend et les modèle sur la toile par des mouvements divers des mains en s’efforçant d’adapter ses couleurs et les formes qu’elle a rêvées aux formes internes à la matière élémentaire privilégiée par sa rêverie et qu’elle combine avec d’autres matières.
De fait, c’est surtout une combinaison des matières aérienne et terrestre que les toiles de Lisa mettent en scène. On peut le constater tant dans les Symphonies dédiées aux quatre saisons que dans celles en noir et blanc et en rose. Dans les Symphonies consacrées aux quatre saisons,  air et terre sont liés pour ainsi dire non seulement par les couleurs qui prédominent dans chacune d’elles (la grisaille de l’hiver, la floraison  et le rayonnement des couleurs du printemps, le jaune de la torride chaleur de l’été, l’orange de l’automne), mais encore par une projection des couleurs de bas en haut laquelle, en opérant une transmutation de la matière terrestre en matière aérienne, suggère l’idée d’un univers de matière flottante vers le ciel. La même dynamique ascensionnelle de l’air est évidente dans Symphonie en noir et blanc et Symphonie en rose dans lesquelles la direction des lignes et des paraboles irrégulières des couleurs, en particulier le blanc et le rose, associent l’idée d’un mouvement vertical, évoquant l’expérience d’une élévation et d’une sublimation, à l’idée renversée de la descente et de la chute.
Le feu est l’élément primordial dominant dans les petits tableaux,  Rouge et  La montagne rouge, et dans les toiles Le feu du dedans et Atmosphères alchimiques. Dans les premiers le feu aide l’artiste à rêver la fulgurante émersion d’un astre de l’obscurité de l’univers ou le sommet ensoleillé d’une montagne. Dans les toiles, le feu est élu à exprimer tant le magma qui brûle en profondeur dans la matière terrestre, mais aussi le caractère « fulgurant » de l’imagination créatrice de rêveries, que l’idée bachelardienne que l’artiste est un alchimiste et, en particulier le peintre, un alchimiste de la couleur, de la lumière, de la matière transmuée en lumière et couleur, mais surtout un alchimiste qui en créant rêve.
Finalement, dans la toile Jaillissement, Lisa Beneventi a voulu donner une visibilité aux différentes dynamiques de l’eau en proposant l’image d’un phénomène extrêmement simple et commun, celui du jaillissement de l’eau, dans lequel, aux petits jets d’eau projetés vers le ciel, fait suite leur rapide retombement en gouttes dans l’élément aqueux d’où le jaillissement a trouvé son origine.